SALAIRES CADRES :
Minima conventionnels
Le 18 mars 2022, l’UIMM et trois organisations syndicales (CFE-CGC, CFDT et FO) ont signé un accord revalorisant de 3,1 % la grille salariale des minima des ingénieurs et cadres pour 2022. Le minimum de grille est donc fixé à 23 600 euros, pour atteindre 83 294 euros à l’échelon le plus haut. Le texte prévoit une clause de revoyure, dès le mois de novembre 2022 afin de réajuster au besoin ces minima.
Le patronat était soucieux de trouver un accord pour ne pas attiser la colère des salariés qui s’exprime actuellement dans bon nombre d’entreprises de la métallurgie autour des salaires. L’IUMM souhaitait également apaiser les esprits pour faciliter la mise en place du nouveau dispositif conventionnel.
Les signataires de l’accord estiment qu’il constitue un compromis satisfaisant et permet de protéger le pouvoir d’achat en 2022 ; l’accord pourrait également permettre d’éviter, selon eux, un décrochage par rapport aux minima qui entreront en vigueur début 2024, dans le cadre de la nouvelle convention collective.
Alors même que les niveaux d’inflation n’ont cessé d’augmenter, pour atteindre un taux de 4,5 % au 31 mars 2022, et que le contexte actuel aurait dû, selon la CGT, inciter tous les représentants du personnel à revoir leurs demandes à la hausse, la CFE-CGC, la CFDT et FO ont signé la proposition de l’IUMM en séance.
Pour l’UFICT-CGT Métallurgie, qui souhaitait une augmentation de 7 %, ce niveau de revalorisation est insuffisant, il est même inacceptable et insultant pour tous les ingénieurs et cadres qui subissent de plein fouet une forte dégradation de leurs conditions de travail depuis plusieurs années et continuent malgré tout à faire fonctionner leurs entreprises. Cette revalorisation est d’autant plus insuffisante qu’elle ne permet pas de rattraper la hausse du coût de la vie et se traduira donc par une baisse du pouvoir d’achat des cadres.
Seule la CGT a donné un avis défavorable au texte, et s'insurge contre ce manque de reconnaissance des cadres et ingénieurs et la diminution constante de leur rémunération. Les travaux de l'INSEE ont d'ailleurs clairement démontré l'effondrement du salaire annuel net moyen des cadres qui, en 2018, n’avait pas retrouvé en euros constants (c’est-à-dire en pouvoir d’achat) son niveau de 2001. Pourtant, en 2021, les entreprises ont distribué près de 70 milliards d’euros à leurs actionnaires, soit 10 milliards de plus qu’en 2019, qui était déjà une année record.
Dans ce contexte, la Cgt considère qu’il y a urgence à augmenter le salaire des ingénieurs, cadres, techniciens et professions intermédiaires et refuse de cautionner une politique salariale aussi méprisante pour le monde du travail.